Mot du Recteur de l’IRCAM
L ’année 2970 a vu l’adoption d’une panoplie de lois organiques tant attendues, notamment la Loi 16-26 qui définit les étapes et les domaines de la mise en œuvre du caractère officiel de l’amazighe, la Loi 04-16 qui consacre la fondation du Conseil national des langues et de la culture marocaine et la Loi-cadre 51.17 relative à la réforme du système national d’éducation et de formation. Ces lois constituent le cadre référentiel qui a fait défaut jusqu’ici à la mise en œuvre effective des dispositions constitutionnelles relatives à l’officialisation de l’amazighe. Il reste maintenant à promulguer les décrets d’application afférents, à procéder à l’intégration appropriée de l’amazighe dans les politiques publiques et à l’exécution des mesures de promotion de l’amazighe dans les plans d’action des institutions concernées.
L’année qui s’achève a été marquée aussi par la pandémie de la Covid-19. C’est un défi pour l’humanité entière. Pour sa part, l’IRCAM, grâce à l’engagement de toutes et de tous et grâce à l’esprit de discipline collective, nous avons pu surmonter le pic de la pandémie en prenant les mesures préventives nécessaires. L’IRCAM a été à la hauteur de ses responsabilités en tant qu’institution citoyenne en prenant en charge les tests de dépistage du personnel. Nous avons aussi apporté un soutien financier substantiel au Fonds Covid-19, à titre institutionnel et à titre individuel.
Quant à l’année qui commence, elle apporte son lot de défis et d’enjeux, notamment dans le domaine de l’éducation, tant il est vrai que l’enseignement de l’amazighe a souffert de négligences depuis au moins trois lustres, des négligences qui ont évidemment impacté négativement le processus de généralisation. Aujourd’hui, le Ministère de l’éducation reconnaît ces négligences et décide d’y pallier en s’engageant à initier un plan décennal devant comporter des mesures appropriées dont l’effectivité devrait contribuer à débloquer la situation léthargique qui a prévalu jusqu’ici. Enfin, à l’occasion du « Nouvel An Amazighe », réaffirmons qu’il est certain que sa reconnaissance officielle sera un acquis légitime en parfaite cohérence avec la ligne politique de notre pays en matière de droits culturels, consacrés du reste par la Constitution et par les lois afférentes à la promotion de l’amazighe. En attendant, souhaitons à toutes et à tous une bonne et heureuse année 2971 et œuvrons ensemble pour la santé, la sérénité et la paix. Asggwas amaynu ighudan, ichnan, ambarki !
Ahmed BOUKOUS