Présentation de l’ouvrage de John Waterbury, North for the Trade: The life and Times of a Berber Merchant.

Le mercredi 25 juillet à l’Institut Royal de la Culture Amazighe, le Centre des Etudes Anthropologiques et Sociologiques a organisé la présentation de l’ouvrage de John Waterbury, North for the Trade: The life and Times of a Berber Merchant.

 

Construit sous forme d’un récit biographique, ce travail restitue le contexte d’installation des Ichlhiyn dans le milieu urbain à Tanger et Casablanca notamment, leur engagement dans le nouvel ordre économique ainsi que leurs rapports avec leurs régions d’origine. Au-delà de la description de l’ascension économique des commerçants de l’Anti-Atlas, Waterbury analyse les transformations sociopolitiques que connaît le Maroc tout au long du XXème siècle. A travers notamment la résistance contre l’occupation française, les luttes au sein du parti de l’Istiqlal qui débouchent sur la création de l’UNFP, le rapport qu’entretiennent les Ibudrarn avec le milieu urbain où ils se sont installés ainsi que les défis culturels auxquels ils font face pour préserver et affirmer leur identité amazighe.

 

 

 

L’une des thèses principales défendues par Waterbury est de considérer que la réussite du commerçant originaire du Souss peut, en partie, s’expliquer par la rivalité pour le prestige et le statut au niveau de tamazirt (la vallée d’origine). Le travail méthodique et sans repos, dans la boutique en ville, a pour objectif de construire la maison en montagne et mériter le statut de commerçant ayant réussi.

 

 

 

L’auteur de l’ouvrage met aussi en évidence la forte capacité d’adaptation du commerçant abudrar. Il gère constamment la tension entre une grande ouverture sur les autres groupes culturels et le respect des règles sociales contraignantes de sa communauté. Ces règles peuvent, par exemple, être illustrées par la difficulité, pour un commerçant abudrar d’échapper à sa réputation: « ih icha lmahal h Tanja ratt ssnn h Caza ».