Focus à Rabat sur l’engagement des associations marocaines dans la promotion du patrimoine culturel amazigh

 Les participants à un panel autour de la thématique « 55 ans de valorisation de la culture et la langue amazighe au Maroc: de l’oralité rurale vers la mise en valeur internationale », ont mis en avant, mardi à Rabat, le rôle des associations culturelles marocaines dans la promotion du patrimoine culturel amazigh.

Cette rencontre, organisée par l’Association marocaine de recherche et d’échange culturel (AMREC), en marge de la 17ème session du Comité intergouvernemental de l’UNESCO pour la sauvegarde du patrimoine culturel immatériel, a été l’occasion de mettre en lumière l’expérience de différents acteurs associatifs et institutionnels dans la promotion et la protection du patrimoine culturel marocain en général et du patrimoine culturel amazigh en particulier.

A cet égard, le secrétaire général de l’Institut Royal de la Culture Amazighe (IRCAM), EL MOUJAHID El Houssaïn, a passé en revue les diverses actions entreprises par l’IRCAM visant la promotion et la mise en avant de la culture et de la langue amazighe au niveau national et international, soulignant que “la promotion effective de la culture amazighe est une responsabilité qui incombe à tout un chacun que ce soit une institution, un organisme, une société civile, etc.”

“La création de l’IRCAM a marqué un tournant important dans la promotion et la valorisation de la culture amazighe et a également été un premier pas vers l’institutionnalisation de la culture amazighe”, a-t-il poursuivi, rappelant que depuis 2004 l’institut a soutenu 2500 projets portant sur la culture.

“A travers son programme d’actions, l’institut vise, entre autres, la promotion de l’enseignement de la langue amazighe, l’intégration de la culture amazighe dans la vie publique et dans les médias en partenariat avec les différents acteurs publiques et institutionnels et la promotion de la langue amazighe en tant que patrimoine immatériel ainsi que sa codification”, a-t-il ajouté.

Pour sa part, le chercheur en culture amazighe et membre de l’Association marocaine de recherche et d’échange culturel, Houceine Ait Bahcine, qui a présenté une communication intitulée “le rôle de l’AMREC dans la préservation du patrimoine culturel immatériel inscrit ou à inscrire à l’UNESCO”, a plaidé pour la préservation immédiate du patrimoine culturel immatériel amazigh.

Dans sa communication, le chercheur a présenté un état des lieux de l’onomastique amazigh, qui “représente un élément très important dans l’identité culturelle et géographique”, relevant plusieurs « problèmes majeurs » dans sa lecture notamment la nomenclature onomastique par rapport aux différentes langues et cultures qu’a connues le Maroc à travers son histoire et le passage de l’oral à l’écrit dans les problèmes de transcription et de normalisation.

De son côté, le secrétaire général de la fondation Brahim Akhiate pour la diversité culturelle, Yassine Akhiate, a souligné qu’”à travers l’expérience de Feu Brahim Akhiyat au sein de l’AMREC, premier organisme civile de la valorisation du patrimoine culturel marocain dans sa dimension amazighe, ce panel permet de valoriser l’expérience marocaine par rapport à l’ensemble des expériences internationales dans ce cadre”.

Il a relevé, par ailleurs, que “l’expérience marocaine, de par son civisme et sa responsabilité, est riche et diversifiée et doit ainsi être mise en valeur”, ajoutant qu’il est important de partager l’expérience marocaine inouïe et inédite en matière valorisation de la culture amazighe à l’échelle nationale et internationale.

Le coup d’envoi des travaux de la 17ème session du Comité intergouvernemental de l’UNESCO de sauvegarde du patrimoine culturel immatériel a été donné lundi à Rabat, sous la présidence du Maroc et avec la participation de ministres et de représentants de la société civile de 180 pays, ainsi que des responsables de l’UNESCO

L’ordre du jour de cette 17ème session prévoit l’examen de 24 rapports sur un élément inscrit sur la Liste du patrimoine culturel immatériel nécessitant une sauvegarde urgente et de 42 rapports des États parties d’Europe sur la mise en œuvre de la Convention de 2003 et sur l’état actuel des éléments inscrits sur la Liste représentative.

La Convention pour la sauvegarde du patrimoine culturel immatériel est un traité de l’UNESCO adopté par la Conférence générale de l’organisation onusienne le 17 octobre 2003 et entré en vigueur en 2006.