مجلة أسيناگ-asinag عدد 13

 عدد 13: الجذر في اللغات الحامية - السامية: طبيعته ووظيفته

La racine dans les langues chamito-sémitiques : nature et fonction

 

المحتويات

Le présent article cherche à interroger trois postulats sur lesquels repose le classement par racine dans la lexicographie amazighe ; à savoir, la structure morphologique et l’organisation par racine, la réalité linguistique de cette notion, et sa nature purement consonantique. Dans un premier temps, la contribution passe en revue les différentes approches de la racine en chamito-sémitique. Ensuite elle critique les arguments avancés par les adeptes de l’organisation de la matière lexicale amazighe par racine. Elle conclut enfin que la notion en question est loin d’être une réalité linguistique, encore moins un objet lexical de nature consonantique.

 

Les notions de racine et de radical occupent une place majeure dans l’étude et l’analyse de plusieurs traits morphologiques qui caractérisent le groupe de langues dites « sémitiques ». La racine, étant la base de la formation des mots en arabes et en hébreu par exemple, pourrait servir de modèle qui permet de dégager quelques traits liés à la formation de ces mots aussi bien sur le plan phonétique ou phonologique que morphologique ou bien syntaxique ou encore sémantique. La notion de la racine, posée sous cet angle, permet d’aborder des questions qui dépassent la formation des mots à celles qui tentent d’expliquer l’existence de racines constituées de deux consonnes (bilitères) ou trois consonnes (trilitères) ou plus ; en arabe et en hébreu anciens et modernes. La langue arabe pourrait servir de modèle qui explique le passage de la racine d’un stade monosyllabique, comme se fût le cas dans l’araméen, à un stade bi-syllabique, s’agissant de l’hébreu, et une phase tri syllabique en arabe. Ce passage d’une syllabe simple à une autre plus développée ou complexe coïncide avec le rôle que joue chacune des trois langues au cours de l’histoire de la philologie sémitique. L’article tente de dégager quelques traits qui permettent de voir la manière avec laquelle se construit la racine dans ces langues dites sémitiques, en proposant de d’étudier la question à la lumière de quelques théories philologiques, comparatives et linguistiques, anciennes et modernes (Al Khalil Ibn Ahmed Al Farahidi, Ibn Jinni, Ernest Renan, L’Abbé Leguest et Georges Bohas).