Journée mondiale de l’environnement

Le 5 juin 2009, et à l’occasion de la journée mondiale de l’environnement, le Centre des Etudes historiques et Environnementales – IRCAM a organisé une conférence sur « Les pratiques traditionnelles de gestion des écosystèmes arganiers et le défi de leur équilibre » la conférence est animée par le professeur Mohamed Qarro, Enseignant chercheur à l’Ecole Nationale Forestière de Ingénieurs – Salé.

 

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L’arganier est considéré, selon le conférencier, comme le pivot de l’économie rurale de sud-ouest marocain. Il procure aux usagers un revenu non négligeable par ses productions d'huile, de fourrage et de bois. Néanmoins, et sous le poids de plusieurs facteurs, cet arbre connaît un processus de dégradation accéléré qui le menace en tant que patrimoine naturel forestier et culturel.

En fait, l’arganier est souvent considéré comme un arbre à dimensions socioéconomique importantes. Il est source de la production de l’huile d’argan destinée à l’alimentation des populations (voir les procédés d’extraction de l’huile fichier attaché), de la production feuillère, consommée par les dizaines de milliers de chèvres, et la production du bois de feu et du charbon.

 

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L’arganier,en tant que système complexe est de plus en plus confronté aux évolutions historiques de l’occupation du sol et aux enjeux soc sociétaux et économiques contraignants. Les problèmes de l'arganeraie sont essentiellement dus aux conséquences des interactions entre l'Homme et son milieu surtout après l’introduction des modes exogènes d’exploitation des ressources (cultures intensives irriguées, forte urbanisation, mode d’élevage, usages des machines, etc.)

 

Le conférencier a introduit son exposé par les rôles de l’arganier sur le plan économique, social, environnemental et culturel. Il a aussi mis l’accent sur les facteurs de dégradation de ce patrimoine endémique de la région sud - est marocain notamment la substitution de l’élevage caprin par l’élevage ovin, l’urbanisation, la culture irriguée intensive. Il a rappeler que depuis l’antiquité, les communautés locales ont exploité d’une manière durable leur patrimoine forestier bien que le discours actuel de la communauté scientifique incrimine de l’état de dégradation de l‘argan à la seule exploitation par la chèvre et aux coupes du bois de feu. Les menaces réelles qui pèsent sur l’arganier sont à rechercher dans l’introduction des modes de consommation exogènes des ressources naturelle et de l’espace.

Le professeur a ensuite rappelé que l’arganier est soumis actuellement à des enjeux économiques et environnementaux relevant de plusieurs acteurs (agricultures, éleveurs, élus locaux, forestiers, sociétés d’exportation et coopératives etc.)

 

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Ainsi, devant la menace qui pèse lourdement sur l’arganeraie du sud-ouest marocain, plusieurs cris se sont élevés afin de pousser les responsables à d’autres méthodes d’aménagement conciliant entre la conservation et le développement des différents écosystèmes d’arganier.

La séance de discutions à été enrichissante : les intervenants se sont interrogés sur le rôle réel de la chèvre comme facteur de dégradation, sur le relation entre préservation du patrimoine naturel de l’arganier avec le patrimoine culturel immatériel, l’essor des opérations de reboisement de l’arganier,  les perspectives de développement humain sur la base de la valorisation de l’arganier et sur la nécessité d’assurer un développement local pour mieux promouvoir le patrimoine culturel lié à l’arganier.