L’Amazighe & les Sciences du numérique

« L’Amazighe & les Sciences du numérique » est une présentation qui a été animée par Mme Fadoua ATAA ALLAH, Directrice du Centre des Etudes Informatiques, des Systèmes d’Information et de Communication (CEISIC), le 18 octobre 2018, à la salle du Conseil d’administration -10H00-, dans le cadre des journées portes ouvertes organisées par l’IRCAM pour célébrer le 17ème anniversaire du Discours Royal d’Ajdir. Cette présentation était une occasion pour situer la place de l’amazighe dans le monde du numérique.

 

 

Dans son introduction, Mme ATAA ALLAH a traité de la mutation numérique, qui se caractérise la société d’aujourd’hui, comme phénomène qui implique tout le monde ; et qui constitue avec l’économie les deux faces de la mondialisation. En raison de  ce phénomène, les langues autochtones sont de plus en plus menacées si elles n’arrivent pas à se situer dans la société de l’information.

 

Ensuite, elle a rappelé que l’amazighe avec sa graphie ancestrale le tifinaghe, dont les gravures rupestres sont témoins, est la langue autochtone de l’Afrique du nord. Le long de son histoire, elle est passée à travers des stations importantes. L’une de ces stations est liée à l’avènement de l’Internet. La langue et la culture amazighes étaient présentes sur la toile dès les premières années de sa mise en exploitation par le grand public. Cependant, cette présence est, souvent, marquée à travers des documents qui traitent l’amazighe avec d’autres langues, notamment l’anglais, le français et l’arabe. L’utilisation de son caractère tifinaghe semblait très occasionnelle, basée généralement sur des insertions sous forme d’images. Mais grâce à la création de l’Institut Royal de la Cuture Amazighe et à l’importance qu’a réservé cette institution à l’informatisation de l’amazighe, ce dernier à, progressivement, intégré l’univers du numérique

 

En effet, l’une des premières démarches qu’a entreprise l’IRCAM a concerné le codage de la graphie tifinaghe dans la norme ISO 10646 et le standard Unicode, qui lui ont assuré une portée internationale et un échange illimité sur tous les supports informatiques. Ce codage n’était pas restreint à l’alphabet utilisé au Maroc, mais comprend aussi des caractères en usage dans d’autres régions amazighophones.

 

 

Ainsi, l’amazighe et sa graphie tifinaghe ont pu accéder au monde du numérique et y consolider leur place à travers des réalisations initiées par l’IRCAM. Ces réalisations entamées par des travaux de normalisation, qui ont permis à la langue de s’imposer dans le paysage numérique, sont allées jusqu’à des projets de recherche dans les domaines de l’apprentissage numérique et le traitement automatique de la langue amazighe. Actuellement, l’IRCAM dispose d’un bouquet de polices qui appartiennent aux différents types de typographie ; et d’un ensemble de supports numériques didactiques ainsi qu’une série d’outils et de ressources linguistiques, destinés aux enfants et aux adultes et pour usage sur différents supports informatiques.

 

À la fin de son intervention, Mme ATAA ALLAH a tracé des perspectives, en soulignant l’intérêt de la collaboration nationale et internationale pour assurer une meilleure préservation et promotion de la langue et de la culture amazighes à travers des disciplines qui ne cessent d’évoluer et de se rénover.