Appel à participation aux journées d’étude: Questions de syntaxe amazighe, les 14 et 15 novembre 2019

Durant plusieurs décennies, les études et les recherches linguistiques portant sur l’amazighe, ses catégories, ses faits et ses aspects et niveaux ont focalisé l’intérêt essentiellement sur la description de dialectes et parlers. De nos jours, ces études constituent des références significatives dans le champ de la recherche linguistique. Cependant, au regard du bilan des différentes périodes, on constate qu’au niveau de la syntaxe, l’exploitation et l’analyse des données langagières demeurent encore un chantier ouvert. En effet, si l’on dispose aujourd’hui d’études conséquentes sur la phrase simple et ses constituants, au prisme de diverses approches théoriques, il n’en demeure pas moins que d’autres questions de recherche, non moins pertinentes, restent à explorer. Il s’agit notamment de faits relatifs à la dépendance syntaxique, à la typologie des propositions et à l’énoncé complexe en général. D’autres questions somme toute épineuses, bien que sporadiquement appréhendées, appellent encore davantage d’investigations. C’est le cas, entre autres, de la définition des catégories syntaxiques, des aspects des structures grammaticales, des faits de comparatisme inter ou intra-dialectal sous-tendu par la complexité de la variation linguistique.

 

               1. Dépendance syntaxique et définitions théoriques

 

Depuis les travaux des précurseurs (L. Tesnière 1966, Hays 1960, Gaifman 1965, Jespersen 1924,  etc..), et ceux de diverses obédiences théoriques et écoles linguistiques, la question de  dépendances syntaxiques n’a de cesse d’être soulevée,  en référence aux  types de connexions structurales entre constituants de la phrase, notamment la subordination et la coordination, la parataxe, l’enchâssement, l’hypotaxe, la proposition principale et dépendante, etc. Certes, dans la littérature linguistique sur l’amazighe, des études ont déjà été menées sur des aspects de la proposition (Basset 1959, Johnson 1966, Penchoen 1973, Bentolila 1981, Chaker 1983 et 1995, El Moujahid 1981 et 1997, Ennaji 1982, Bououd 1990, Bouyelmani 1998, Galand 2002 et 2010, Leguil 1992 et 1999, F. Sadiqi, 1997, Mettouchi 2002, Boukhris 2003, Cadi 1990-2006, Lafkioui 2006, entre autres), néanmoins, à l’égard de la problématique de la notion de subordination, relevant de la dépendance syntaxique en général, est encore loin de recouvrer le consensus des chercheurs, toutes tendances théoriques confondues. En effet, la subordination, notion, au demeurant incontournable pour l’analyse syntaxique de la phrase, n’a, en somme, bénéficié que d’approches et de descriptions tout au plus fragmentaires, sinon incomplètes. Les travaux disponibles, bien que souvent d’une adéquation descriptive irréprochable, donnent à constater que la question mérite encore des traitements d’une adéquation explicative conséquente, afin de rendre compte des conditions et des modalités de réalisation du phénomène.


Il appert ainsi que face à la rareté des études portant sur la dépendance syntaxique en amazighe, il est tout indiqué de procéder au réexamen non seulement des faits de la subordination, mais aussi de ceux de la coordination, de la détermination, de la rection, de la valence, de l’enchâssement, de la juxtaposition, de l’apposition, de la prédication seconde, des détachements, des reprises syntaxiques, etc… Il serait en outre plus opportun de soumettre ces phénomènes syntaxiques à une diversité de traitements théoriques, descriptifs, explicatifs et comparatifs, en mettant à contribution les théories linguistiques dans leurs développements les plus récents.


L’objectif de ces journées d’étude, outre la confrontation des points de vue des contributeurs et leurs méthodes de travail, est de susciter un débat sur les aspects méthodologiques, conceptuels et théoriques à même d’éclairer le fonctionnement et le comportement des dépendances syntaxiques au sein de l’énoncé, dans les variétés de l’amazighe. Il s’agit plus précisément d’appréhender les problématiques de dépendance et de configuration syntaxiques dans des structures présentant des faits relatifs à la subordination, à la coordination, à la détermination, à la juxtaposition, entre autres structures. L’objectif est également de rendre accessibles les acquis et les résultats des recherches issus des travaux antérieurs sur la dépendance syntaxique.


Il est attendu que les contributions soumises portent sur les aspects de la question des dépendances syntaxiques (la subordination, la coordination, l’enchâssement, la juxtaposition, la détermination, etc.), écoles et cadres théoriques confondus ; et de préférence à partir de données empiriques.


Les axes proposés incluent, sans toutefois s’y limiter, les aspects suivants :

 

  • Différences entre la juxtaposition, la coordination et la subordination et la phrase à enchaînement en amazighe ;

  • Dépendance syntaxique dans les différentes approches théoriques et méthodologies ;

  • Subordination marquée et subordination non marquée.

 

               2. Les marqueurs de dépendance en amazighe

  • Genèse des marqueurs de dépendance en amazighe ;

  • Statut et classement des marqueurs de dépendance;

  • Grammaticalisation et transfert des marqueurs de dépendance ;

  • Polyfonctionnalité (pluralité des valeurs sémantiques) des subordonnants ;

  • Compatibilités et combinabilités aspectuelles des subordonnées ;

  • Distinction entre la complétive (modale, conjonctive) et l’interrogation indirecte 

               3. La typologie des subordonnées

  • Types et natures de subordination attestés en amazighe ;

  • Etude et examen détaillés des marqueurs de dépendance ;

  • Critères adéquats à l’établissement d’une typologie des subordonnées ;

  • Variation syntaxique dans les subordonnées et leur position. 

Ces journées d’étude se proposent de réunir des linguistes intéressés par les différents aspects de la syntaxe en amazighe, en vue de contribuer au débat sur des énoncés, principalement la proposition, d’un point de vue syntaxique, sémantique et formel et, par là même faire progresser la réflexion dans le domaine.

 

Organisation : CAL-IRCAM

 

Calendrier :

 

  • Soumission des résumés : 30 avril 2019.

  • Notification d’acceptation : 31 mai 2019.

  • Tenue des journées d’étude à l’IRCAM, Rabat : 14-15 novembre 2019.

  • Publication des actes : Fin décembre 2020.

Modalités de soumission :

Les participants sont priés de soumettre un résumé (en français ou en anglais) d’une longueur maximale de 500 mots (bibliographie non comprise) au format Word (en Times New Roman 12) et à l’envoyer avant le 30 avril 2019 à l’adresse suivante: syntaxe.amazighe2019@gmail.com

 

Dans le corps du message, seront indiqués le nom, le prénom et l’affiliation de l’auteur.

 

Format des communications :

Les interventions se feront sous forme d’une présentation orale de 20 minutes, suivies du débat. Les communications seront en amazighe, en arabe, en français ou en anglais.

 

Comité d’organisation: 

  • Lahoucine Amouzay
  • Abdallah Boumalk
  • L’houssaine El Gholb
  • Hamid Souifi.